Instructive cette rencontre. Jérôme Bouteiller et Rémy Knibbe, les gérants de « 2C2B, La Maison du charpentier », ont fait découvrir leur société à une quinzaine de personnalités du secteur de l’artisanat et à des élus.
Alain Griset, le président de la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat des Hauts-de-France, est là, au même titre que Jean-Louis Bricout, le député-maire (PS) de Bohain. Ils ont abordé plusieurs sujets. Le parlementaire met notamment en avant des dispositifs, dont le crédit d’impôt pour les travaux de rénovation énergétique, et le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). « Le CICE permet aux entreprises d’investir », résume Jean-Louis Bricout.
« S’il ne faut pas cracher dessus, les entrepreneurs individuels ont été exclus du CICE », relativise toutefois Alain Griset, qui dresse un bilan économique mitigé de l’artisanat en France, avec toutefois une éclaircie dans le bâtiment. Le mot « reprise » est prononcé.
« Nous envisageons de recruter deux personnes. »
Jérôme Bouteiller, l’un des deux gérants
Il était temps, car selon Alain Griset, « pendant cinq ans, ce secteur a morflé ». Qui dit reprise, dit création d’emplois. « Nous envisageons de recruter deux personnes », explique Jérôme Bouteiller, qui met l’accent sur les bienfaits de l’alternance. Justement, un peu en retrait, Michaël, 17 ans, qui est de Maissemy, suit des études à Arras. Il découvre aussi le métier chez 2C2B. « J’aime la noblesse du bois, et redonner vie à l’identique à de vieux bâtiments », murmure le jeune homme qui apprend beaucoup grâce à l’entreprise bohainoise.
Les charpentiers sont installés depuis quatre ans dans la commune. Ce sont des spécialistes des « moutons à cinq pattes ». Ils réalisent des chantiers complexes dont personne ne veut. Le carnet de commandes est rempli jusqu’à fin août.
Actuellement, les salariés de la petite société de la rue Sauret-Robert effectuent des rénovations sous la toiture de la mairie de Bohain. Les charpentiers, qui trouvent leur matière première en Belgique et dans les Vosges, sont aussi au lycée Sainte-Sophie, rue Curie. Une extension est réalisée dans le lycée par ces artisans hors-pair, dont l’avenir semble serein.
Le chiffre d’affaires de 2C2B est en progression. Pour autant, les deux dirigeants gardent les pieds sur terre. Juste à côté de leurs locaux, une entreprise a fermé ses portes pratiquement lorsqu’ils sont arrivés à Bohain. La société Arboilux était spécialisée dans la porte en bois haut de gamme.
Courrier Picard Vendredi 17 mars 2017
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